vendredi 10 février 2017

Pythagore je t'adore de Patrick Cauvin

          Il y a deux jours, j'écrivais à propos de mon amour inconditionnel et intemporel pour E=mc² mon amour de Patrick Cauvin. A la fin de cet article, je mentionne une suite dont j'ignorais l'existence... Je n'ai pas pu résister, j'ai acheté ce livre dans la foulée avec beaucoup d'appréhensions et une fois reçu il ne m'a pas fallu longtemps pour laisser ma lecture actuelle et mes inquiétudes de côté et plonger dedans.


          En fonction de ce que j'ai ressenti pendant ma lecture, je tendrais à vouloir diviser ma lecture en deux parties presque égales.
           Dans la première, j'ai vraiment retrouvé Lauren et Daniel comme je les avais quitté même s'ils ont désormais 15 ans. Je ne veux pas dire qu'ils sont les mêmes car ils ont grandis, c'est pour moi du même genre que dire à quelqu'un qu'on aime de ne pas changer : c'est impossible et frustrant pour les deux parts et c'est aussi nier des possibilités d’embellissement de la personne. Bref, ce que j'ai ressenti en retrouvant Daniel et Lauren était du même acabit que lorsqu'on retrouve des amis perdus de vue depuis quelques temps mais avec qui on se retrouve comme on s'était quitté. J'avais l’œil humide et le cœur palpitant ! A chaque fin de chapitre, ou bien à chaque fois que l'un deux faisait quelque chose, je ne pouvais pas m'empêcher de pousser un "oh Lauren" ou un "oh Daniel" dans un soupir à la fois attendri, ému et nostalgique. C'était beau, c'était doux, c'était chaud, c'était pur, c'était Patrick Cauvin et surtout, c'était une très belle suite digne de E=mc² mon amour. Je n'avais plus aucune retenue, j'avais confiance, j'étais dans le récit, j'étais heureuse de ne pas être déçue et arrivée à la moitié du livre, le point culminant émotionnel était atteint et je m'attendais à glisser dans un océan de bonheur et d'émoi. 
          Dans la seconde, j'ai commencé à péricliter pour finir par perdre l'âme du livre... Et je ne comprends pas pourquoi, car c'est à peine graduel, je l'ai presque senti d'un coup. Comme lorsqu'une fenêtre s'ouvre soudainement sous une poussée de vent glacial alors qu'on est pelotonné contre une cheminé et que le coup de froid qui vous saisi au milieu de la chaleur bienheureuse... Je ne comprends pas ce changement, le point culminant était atteint et d'un coup l'alchimie est perdue. Et malheureusement aussi bien celle du duo Lauren-Daniel que celle de la plume. D'une écriture douce et chaude, on passe à quelque chose de beaucoup plus impersonnel et fade. Alors certes, j'aime le fait qu'on les voit avec des projets qui leurs ressemblent, qu'ils continuent d'activer leur matière grise mais dans le processus je trouve que je les ai perdu eux. Du fait de leurs aptitudes mentales ils sont de base à part, mais je trouve qu'on arrivait à les capter et à se sentir proche d'eux mais là j'ai clairement senti une scission entre eux, les autres personnages et moi. Je ne me sentais pas proche d'eux car l'auteur ne m'a pas permis de l'être en préférant se focaliser sur d'autres personnages et leurs projets. Mais soyons honnête, ce n'était pas ça que je voulais lire, c'était eux dont j'avais envie, leurs pensées leurs émotions, ce qu'ils ressentent vis-à-vis de ces projets justement ! 

          Je dois avouer que je ne comprends pas ce fossé - que dis-je? - ce canyon entre ces deux parties. A tel point que j'ai presque l'impression qu'elles n'ont pas été écrites par la même personne, et que la dernière ce n'était pas Patrick Cauvin. Je n'ai pas retrouvé sa bienveillance, le traitement des sentiments n'était plus le même et les personnages sont tombés dans le banal et le classique socialement attendu. Alors oui, c'était traité avec douceur et gentillesse mais je n'ai pas aimé les obligations sociales qui étaient sous-entendues et que j'avais l'habitude de voir voler en éclat au profit du bien-être personnel. J'ai l'impression qu'en cours d'écriture il a perdu l'intérêt pour ses personnages, qu'au moment de l'apothéose il a senti que c'était la fin mais que c'était trop court pour en faire un livre et qu'il a dû broder...  Du coup, on se concentre sur d'autres personnages, tels que les parents de Lauren alors que ce n'est pas leur histoire que je voulais lire puisque pendant un tome et demi on nous fait bien comprendre qu'ils ne sont pas intéressants.
          Un autre point qui m'a attristé c'est que Julius soit complètement oublié dans ce livre, en effet, nous avons des nouvelles de presque tous les gens de E=mc² mon amour mais pas de lui. Pourtant il est important aussi bien pour eux que pour les lecteurs, bordel !

          La fin de ce livre les montre beaucoup trop comme les adultes qu'ils ne sont pas, malgré leurs aptitudes ils sont des adolescents... Ou plutôt, ils n'ont pas d'âge, c'est ça que j'aimais chez eux, ils sont matures et réfléchis mais en même temps, ils sont frais et imprévisibles, il sont intemporels ! L'auteur est tombé dans la facilité plutôt que de continuer à alimenter l'alchimie de l'histoire de Lauren et Daniel. Cette fameuse histoire dont je suis amoureuse, envers et contre tout.

          Patrick Cauvin, tu ne pourras jamais lire ses mots, mais ils ont besoin de sortir : tu m'as déçu. C'est la première fois, ce n'était jamais arrivé avant. Pourtant, je t'aime de tout mon cœur, comme j'ai toujours aimé tous tes personnages. Mais justement, je crois que j'attendais mieux, beaucoup mieux...

          Pour conclure cet article beaucoup trop long, je dirais que j'ai décidé de relire le début du livre et je m'arrêterai à la page 106. Je vais fermer le livre au moment que je juge le plus fort et le plus chargé d'émotions et j'oublierais la fin physique que je n'ai pas aimé. Je souhaite conserver le milieu du livre comme étant ma fin, celle que j'attendais, celle que j'ai trouvé merveilleuse, celle qui m'a écrasé le cœur, celle qui m'a fait rire, pleurer, glousser et soupirer à la fois.

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