lundi 6 février 2017

Kaleb de Myra Eljundir

Kaleb est une trilogie plutôt originale puisqu’elle suit un « méchant ». Alors oui il y a quelques jours je me déclarais team gentil garçon et là je vous parle d’un livre sur un bad boy…


Contrairement à 99% des romans, le personnage principal de celui-ci n’est pas gentil et pire que ça il n’essaye pas de l’être. Kaleb est méchant, il aime ça et il l’assume.

Kaleb est un jeune homme de 19 ans qui est ce qu’on peut appeler un mauvais garçon : bagarreur, colérique et manipulateur. Un jour, il se découvre des pouvoir d’empathie et à partir de là une lutte avec lui-même pour savoir quoi faire de ses pouvoirs, le bien ou le mal. Et comme l’indique le sous-titre, c’est si bon d’être méchant pour lui, pourquoi devrait-il aller contre ce qui lui plait ? L’histoire nous emmène dans un tourbillon complotique et mystique qui part de France pour aller jusqu’en Islande et c’est rondement bien ficelé.

Clairement, il est LE bad boy qui a tendance à me faire grincer des dents dans les autres livres. Il est beau, mystérieux, sexy tout en le sachant, et surtout il a tendance à mépriser la gente féminine. J’avoue que pour moi c’est loin d’être un bon combo de départ mais finalement je me suis laissée prendre au jeu et j’ai même aimé comprendre ce qui se cache dans la tête de ce vilain garçon. Pour une fois qu’on a des clés pour le comprendre, c’est assez agréable. En dehors du fait d’être un méchant il n’est pas défini que par ça, il est aussi extrêmement curieux, avec une volonté de fer, ainsi qu’une détermination incroyable.

J’ai aimé dans ce livre que le héros fasse ce dont il a envie, ce qui lui fait plaisir même si cela ne rentre pas dans ce que la société définie de bien. Que Kaleb ne fasse pas le bien et ne cherche pas à le faire en particulier, pour lui son but est plus important que le bien immédiat. Mais malgré tout le mal qui est en lui et qu’il exsude, j’ai aussi aimé les nuances du personnage puisqu’il reste malgré tout humain et surtout il a été élevé dans la même éducation que nous, c’est-à-dire qu’elle tend à le faire culpabiliser, à avoir des remords et avoir conscience que ses actes ne sont pas bien.
Par contre j’ai trouvé dommage qu’à côté de la nuance des personnages, le roman soit basé une dichotomie aussi tranchée entre le bien et le mal. Il n’y a pas de zone grise possible lorsque l’on a des pouvoirs comme Kaleb. Il doit faire un choix entre ces deux extrêmes, choix qui est dicté par sa nature comme une sorte de prédestination par rapport à son caractère et je ne suis pas d’accord avec ça. Pour moi quelqu’un n’est pas méchant ou bon de nature, rien dans nos gênes ne nous prédétermine avant la naissance à la manière dont nous allons conduire notre vie. Contrairement à ce que Paul Broca cherchait, nous n’avons pas de « bosse du crime » dans notre cerveau qui nous oblige à faire du mal, pour moi ce sont des ensembles de choix qui nous permettent de devenir ce que nous sommes. A mon sens, ce livre nous montre que nous avons des choix relativement limités concernant l’orientation de notre vie et qu’une fois que nous avons choisi une voie nous ne pouvons pas revenir en arrière et je ne suis pas d’accord avec ça. Je suis convaincue qu’il est possible de changer si nous le souhaitons et je ne suis pas d’accord avec cette vision déterministe de la vie d’un individu.
Et malgré ce point de vue pendant deux tomes et demi, la fin nous annonce le contraire, que le mal peut servir le bien. Je suis d’accord avec ça mais je ne trouve pas que cette affirmation concorde avec le reste du discours de l’auteur… J’ai l’impression qu’en se relisant l’autrice a réalisé que son livre est trop manichéen et ne reflète pas totalement ce qu’il pense et qu’il a donc fait une queue de poisson à son propre discours.
Ensuite je ne veux rien révéler de l’intrigue et encore moins de la fin mais je l’ai trouvée capilotractée et… Même dans un univers fantastique, je… Non… Je ne suis pas d’accord. Ok, c’est fantastique, mais il y a quand même des règles surtout lorsque le fantastique prend pied dans notre univers. Je suis désolée mais il y  a des lois ne serait-ce que de physique basique à respecter si le récit ne les réfute pas dès la mise en place de l’univers.


En somme cette lecture fût en demi-teinte puisque j’ai adoré beaucoup de moments mais qu’elle m’aura aussi exaspérée, notamment sur la fin. Pour autant, la lecture est sympathique et l’imagination de l’auteur est innovante puisqu’il est rare de pouvoir se plonger dans les pensées d’un méchant et même de pouvoir s’attacher à lui.

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