mercredi 22 février 2017

Le Chant des Sorcières de Mireille Calmel

          Cette trilogie est la première partie de la saga La Légende des Hautes Terres. La suite est en deux tomes et s'intitule La Reine de Lumière




           L'autrice nous emmène dans ce livre dans le Vercors, vers le château de Sassenage, au XVème siècle. Nous découvrons Algonde, une jeune fille dont la mère est intendante au château. Dès les premières pages, elle se retrouve en danger et est emportée sous une montagne, sauf qu'à cette époque les mythes et les légendes vont bon train de ce fait cette montagne est réputée être hantée par la fée mélusine. 

          J'ai lu ces livres pour la première fois lorsque j'étais adolescente et j'avais adoré, impression qui ne m'a pas quittée lors de différentes relectures. 
          Les personnages principaux sont attachants et Algonde fait partie de ces héroïnes que j'apprécie car malgré son destin et l'époque dans laquelle elle vit, elle ne se laisse pas faire et tente tout pour reprendre le contrôle de sa vie et faire ce qu'elle souhaite.
     L'Histoire se mêle au récit en le balisant d'événements et de personnages ayant existé et aujourd'hui oubliés, ce qui permet à la fois un ancrage du roman dans l'Histoire mais également de découvrir ou redécouvrir des moments historiques sans avoir à subir un cours magistral.
          De mon expérience de lectrice, lorsqu'on commence à toucher aux mythologies, on a souvent droit aux récits grecs, romains, égyptiens et hindou. Et bien ici, on a la possibilité de plonger dans un folklore français très régional puisqu'il s'agit de celui de la Drôme et de l'Isère avec ses fées et ses monstres. Ces légendes je les connais depuis mon enfance car je suis originaire d'une région proche mais j'ai le sentiment qu'elles sont assez peu connues, surtout lorsqu'on les compares aux légendes bretonnes ou alsaciennes par exemple. J'ai aimé qu'elle soient mises en lumière et qu'elles aient pu revivre un peu le temps de la lecture.  
       La quête menée tout au long de cette trilogie est intéressante et gagne en épaisseur et en fantastique régulièrement. Bien qu'elle s'égare un peu de temps en temps, l'envie de savoir comment cela va se terminer est forte. 

          Mireille Calmel est la première a vraiment m'avoir fait découvrir l'histoire romancée et j'en suis heureuse. En effet, malgré une histoire très alternative je trouve qu'elle intègre vraiment bien des éléments historiques ainsi qu'un vocabulaire relatifs au XVème siècle. Je me souviens qu'à l'époque j'avais appris de nombreux mots actuellement inusités et complètement désuets. Ses descriptions des personnages et des lieux sont riches et permettent une visualisation très agréable.

          En somme, je dirais que ces trois premiers tomes sont une lecture agréable qui passe assez vite malgré l'épaisseur des livres. J'ai aimé les personnages et les légendes qui sont développées. Par contre, je souhaite avertir des lecteurs peut être un peu jeunes, car dans les trois livres sont présentes des scènes érotiques parfois assez détaillées, et je ne voudrais pas en choquer certains.

samedi 18 février 2017

Médecin des morts, Récits de paléopathologie de Philippe Charlier

          J'aimerais aujourd'hui vous parler d'un livre en lien avec mon domaine professionnel. Je vous l'ai mentionné dans l'article sur Temps Glaciairesj'ai la chance d'être dans le milieu de l'archéologie et plus précisément en anthropologie. Philippe Charlier est médecin légiste et paléopathologiste.
          La paléopathologie est l'études des maladies, de leur traces et de leurs évolutions au cours du temps. Elle est donc fortement en lien avec l'anthropologie qui étudie les restes (principalement osseux) des individus du passé.


            Pour ma part, je n'ai généralement accès qu'à une quantité d'informations relativement limitée lorsque j'étudie des restes osseux. Ce n'est pas le cas lors de l'examen d'une momie qui livre des renseignements pratiquement exhaustifs quant au vécu d'un individu. Et c'est ce vécu personnel que l'auteur tente de retranscrire grâce aux informations que le corps peut lui livrer.

           Ce livre se divise en chapitres relativement courts traitant chacun d'une étude en particulier. Par exemple l'autopsie d'Agnes Sorel, celle de Louis XIV le Roi Soleil et le devenir de son cœur, les cas cliniques de vampirisme, etc...

          J'adore ce livre ! Tout d'abord car il permet de faire découvrir une discipline qui me tient à cœur, qui est relativement peu connue et assez jeune comparée à celles des collègues dans le champs de l'archéologie... Loin de l'image un peu sale et morbide qu'on peut se faire de l'étude des momies, l'auteur nous dévoile tout le reste de son travail qui ne se limite pas à des autopsies, au contraire, ce n'en est qu'une petite partie. C'est d'ailleurs souvent plus qu'un travail mais une véritable passion ! L'auteur nous livre une très jolie vulgarisation d'un travail complexe qui nous a presque tous intéressé un jour dans notre vie puisque c'est à chemin entre l'archéologie et les momies égyptiennes.
             En plus de la paléopathologie, la lecture nous apprend de nombreux éléments concernant des personnages historiques ou bien des curiosités plus folkloriques. L'auteur le dit lui-même, étudier les morts nous permet de rendre les populations passées beaucoup plus vivantes dans notre imaginaire en nous apportant des éléments concrets de leur vie quotidienne et de leur vécu individuel. Certains chapitres permettent de découvrir de nouvelles facettes sur quelques personnages historiques déjà connus ou bien d'en découvrir d'autres complètement. Et pour ma part, je suis ensuite allée chercher de plus amples informations pour quelques uns qui m'ont interloqué.

           Philippe Charlier a une plume assez classique, elle n'est ni excellente ni mauvaise. Il est à retenir que c'était son premier livre pour le grand public, donc il est possible qu'elle ait évoluée depuis. Ici, il se contente souvent d'exposer des méthodes et des analyses sans faire de grandes digressions romanesques, de ce fait il est logique que l'écriture reste assez neutre. Ce livre se lit facilement et ne nécessite pas de connaissances dans le milieu pour comprendre le propos puisque tout est très bien expliqué. La première fois que je l'ai lu, je n'avais pas encore commencé mes études et je n'avais absolument pas été gênée dans la compréhension de l'ouvrage. 

           Mon seul petit reproche qui n'en est pas un, c'est que ce livre est très court et se lit donc très vite. Une fois refermé, j'étais un peu triste car j'aurais aimé continué à lire encore à ce sujet. Mais il a désormais une bibliographie non scientifique assez fournie de ce fait, je compte aller piocher dedans très prochainement.

            Pour conclure, je vous invite vivement à le lire si vous avez un jour été curieux concernant les domaines de l'archéologie, l'anthropologie et l'Histoire. En revanche, passez votre chemin si vous êtes vraiment très sensible au sujet des morts et des actes médicaux sur des momies.

vendredi 17 février 2017

Qui es-tu Alaska ? de John Green

          Aujourd'hui je vous parle à nouveau d'un roman avec des héros adolescents. Pour le coup j'ai plus choisi le livre par rapport à son auteur, car j'avais beaucoup aimé Nos étoiles contraires et je voulais mieux connaître la plume et le style de l'auteur. 


           Miles Halter, le héros, est un garçon de 16 ans qui s’ennuie et à soif de nouvelles expériences. Il décide donc de partir dans un lycée avec un internat assez loin de chez lui. Il y rencontre notamment son compagnon de chambrée et la fameuse Alaska, jeune fille belle et captivante.

          Je dois avouer que ça a été une lecture en demie teinte. L'auteur a une bonne imagination qui est agréable à lire. Et même si l'histoire parait un peu trop rocambolesque pour des adolescents, ça se lit quand même. 

       Le personnage de Miles fait partie de cette catégorie des gens dit "attachiants". Il est sympathique et pas trop bête mais qui a tendance à un peu trop se laisser porter par les événements, mais ça reste réaliste. Son acolyte de chambre est un crétin mais qui reste gentil et intelligent dans le genre camion de déménagement. Et Alaska et bien... C'est Alaska, comme l'indique le titre, tout le monde cherche à savoir qui elle est. Mais je ne l'ai pas aimé, elle est l'archétype de l'héroïne que je n'aime pas : belle, intelligente, charmeuse, rebelle, drôle, torturée... Alors certes, elle est vu à travers les yeux de Miles qui l'idéalise mais ça m'a agacé de voir encore ce même modèle de fille "parfaite" et cool qu'on montre encore une fois aux adolescents.
        A mon âge actuel, je ne me suis pas retrouvée dans les personnages et leurs aspirations. Et surtout ce qui me dérange, c'est que je sais pertinemment que si j'avais lu ce livre ado, j'aurais adoré les personnages car ils paraissent cool ! Sauf que je ne suis pas d'accord ! Selon moi, ce n'est absolument pas cool de se pourrir la santé ou de se faire du mal ou d'en faire aux autres, surtout si c'est pour plaisanter...

          Au début du livre, j'aimais bien, la suite m'a agacé et heureusement, le milieu du livre propose un tournant radical dans l'intrigue du coup ça m'a permis de terminer le livre en appréciant car les personnages évoluent.

          En somme, c'est un livre qui se lit bien mais j'en attendais mieux ! J'attendais des sentiments, des émotions et j'ai surtout eu beaucoup de déception car ce livre est bourré de clichés et de mauvais exemples....

jeudi 16 février 2017

Le Livre perdu des sortilèges de Deborah Harkness

          Je vous propose d'embarquer aujourd'hui pour une trilogie fantasy relatant l'histoire de Diana Bishop. Au nom vous aurez peut-être reconnu le matronyme de la célèbre lignée Bishop des sorcières de Salem.


           Diana est une universitaire avec des pouvoirs de sorcière dont elle essaye de ne pas se servir. Elle évolue dans le même monde que nous mais les humains côtoient sans s'en rendre compte trois autres espèces anthropoïdes : les sorcières, les vampires et les démons. Chacune de ces espèces à ses particularités biologiques mais également ses propres envies et aspirations. Ces livres nous proposent une épopée grandiose mêlant science, fantastique et lutte pour ses convictions. 

           Ces romans sont denses et donnent matière à lire. Ils ne sont pas de ceux qu'on peut avaler tout rond sans mâcher car ils ne passeront pas... L'écriture est riche avec beaucoup de vocabulaire parfois assez technique, les tournures de phrase sont recherchées et des éléments de plusieurs disciplines se mélangent au récit de manière très juste et technique qui demande parfois des explications détaillées à la fois simplifiées et pointues.

           L'une des première chose que j'ai aimé dans cette trilogie est justement cette incorporation de la science dans le récit et pas seulement de manière lointaine. L'histoire a beau intégrer des créatures fantastiques, elle sont également régies par des lois biologiques qui leurs sont propres, certes, mais qui existent tout de même. La science se mêle habilement au récit et étaye des arguments en faveur des sciences parfois considérées comme occultes. A un moment du récit l'autrice nous parle de génétique avec des termes et des notions qui sont assez poussées. J'ai adoré voir à quel point la science qui est censée être carrée et pratiquement irréfutable peut être détournée pour dire ce que l'on souhaite lui faire dire tant que les termes utilisés sont en adéquations avec le sujet. 
           En plus de la science dite dure, nous croisons également des notions d'Histoire et d'Histoire de l'alchimie qui paraissent plutôt bien documentées et qui permettent un très bon ancrage du récit dans sa temporalité chronologique. Les détails des descriptions des lieux ainsi que les anecdotes historiques qui leur sont liés sont florissants. En lisant certains passages, on aurait pu se croire à l'endroit décrit et avec une ambiance particulière sans aucun soucis.

        Les personnages que nous croisons pendant le récit sont attachants. Et pour ma part j'adore Diana qui représente pour moi le modèle de la jeune femme vers lequel tendre. Déjà pour commencer, elle n'est pas une jeunette naïve et splendide qui découvre le monde fantastique par l'intermédiaire d'un dangereux brun ténébreux. Elle est une jeune femme de plus de 25 ans intelligente qui a fait des études poussées dans une branche qui lui plaisait et relativement peu connue. Et après un doctorat, elle continue ses recherches comme beaucoup de chercheurs proches des sciences sociales dans une bibliothèques entourée de vieux livres. Pour ma part, son sujet de recherche est hyper intéressant bien qu'un peu fantasmé et j'ai aimé le fait que concernant ses études, elles préfère travailler plutôt que d'avoir systématiquement recours à ses compétences de sorcière. Son personnage est celui d'une femme forte et équilibrée, et comme pour tous mes personnages préférés, pas clichée et encore moins celui de l'universitaire aigrie. Diana propose le long du récit un discours féministe d'une femme du XXIème siècle distillé avec soin et parcimonie. Et comme chacun, il lui arrive de changer d'avis ou bien de mettre de l'eau dans son vin. 

       La dualité science - magie est beaucoup mise en exergue pendant cette trilogie pour finalement que j'en retienne que les deux notions ne sont pas forcément exclusives. Que dans certaines circonstances, l'une peut compléter l'autre. J'ai vu ici par extension, un lien entre la foi et la science. Ces deux concepts n'ont pas à nécessairement s'exclure, chacun est libre de faire ses choix selon ses convictions et il n'est pas nécessaire de rejeter l'un pour croire en l'autre. Je ne parle pas ici de religion à proprement parler mais de croyances au sens plus large de la perception individuelle.

        Concernant l'intrigue, elle est relativement classique mais je n'ai pas trouvé ça gênant car elle met très bien le récit en valeur tout en étant sublimée par celui-ci. Les événements s’enchaînent selon un rythme agréable. On peut prendre le temps parfois de se poser et de profiter du moment en compagnie des personnages et d'un seul coup être catapulté l'instant d'après sur de nouveaux rebondissements et ce, en dehors d'un schéma cyclique.

          Pour conclure je dirais que ce livre est riche en de nombreux points et que malgré la difficulté d'abordage il vaut le coup. Une fois qu'on est dedans, qu'on prend sa vitesse de lecture de croisière et qu'on prend le temps de le mâcher, cette lecture est profonde et plus qu'agréable J'ai l'impression qu'il est assez peu connu alors que c'est un pur bonheur et je vous le conseille vivement.

mercredi 15 février 2017

Nos âmes jumelles de Samantha Bailly

          Ce livre est classé dans le genre contemporain et j'entendais parler de lui depuis un certain temps sur différentes plateformes telles que les blogs et booktube. 


          Nos âmes jumelles raconte une histoire d'amitié belle, pure et complète. Lou et Sonia sont deux adolescentes qui ne gravitent pas dans les mêmes cercles et qui ne semblent pas être faites pour se rencontrer et pourtant la magie d'internet a agit. 

       Pour moi les années lycéennes ne sont pas synonyme de bonheur et de facilité de ce fait j'ai toujours un peu de mal à comprendre les gens qui estiment que c'était leurs plus belles années... Et pourtant avec ce livre j'ai plongé avec plaisir dans cette période de vie que j'ai tendance à redouter de par ma propre expérience. Et je me suis souvenue que malgré les galères de l'époque en effet, c'est aussi une période qui valait le coup pour certaines choses et notamment les amis.

     J'ai tout aimé dans cette lecture. Pour commencer la plume de l'autrice est un régal qui mélange habillement plusieurs genres. Le découpage des chapitres est rythmique et fluide, ils sont relativement courts et dépeignent des situations suivant un fil rouge comme des posts de blog relatant des tanches de vie d'une personne.

         Lou et Sonia, les héroïnes, sont deux jeunes filles tellement réalistes et loin des clichés que ça a été un plaisir de les découvrir, de les suivre et de les voir développer ce petit truc à deux. J'ai vraiment eu l'impression d'avoir 16 ans et de rencontrer deux copines de mon âge qui existeraient pour de vrai. J'ai d'ailleurs le sentiment qu'elles sont tirées de deux personnes existant réellement tellement leur histoire et leurs caractères paraissent vrais. Elle ont des questionnements et des soucis d'adolescentes en première : le futur, leurs passions, les cours, le bac anticipé, leurs familles, les garçons... 
         Elles m'ont rappelé la jeune fille perclus de rêve que j'étais à leur âge, et bien que leur passion ne soit pas les mêmes que les miennes, elles sont inspirantes. 
         Leur amitié est belle et elle paraît toujours plus simple à cet âge, elle donne des ailes et permet de nombreux accomplissements. L'autrice nous fait un beau rappel que les amitiés virtuelles sont tout aussi importantes et réelles que les amitiés quotidiennes et palpables. Ces deux types d'amitiés peuvent d'ailleurs coexister et ne doivent pas obligatoirement s'exclure et qu'elles peuvent évoluer.

        La dernière chose que ce livre m'a rappelé c'est que certes, internet est un lieux où on peut être qui l'on veut et fait croire ce que l'on souhaite aux autres et qu'il ne faut pas être naïf à ce niveau, mais que parfois ça vaut le coup. Et même que de temps en temps ce monde virtuel peut nous permettre de belles rencontres et un épanouissement inattendu. 

         Le seul petit truc que je reprocherais à ce livre, c'est qu'il soit plutôt à visée féminine ce qui est dommage car, je pense que du coup des garçons ne le liront pas, alors que c'est une très belle histoire qui vaut le coup quelque soit son âge ou le genre auquel on s'identifie...

        Je compte me procurer Nos âmes rebelles rapidement pour connaître la suite des aventures de Sonia et Lou.

mardi 14 février 2017

La 5ème vague de Rick Yancey

          Il s'agit aujourd'hui d'une trilogie mêlant apocalypse et science-fiction qui se déroule aux Etats-Unis d'Amérique.


      Nous découvrons l'histoire à travers Cassie Sullivan, une adolescente qui avait des soucis adolescents avant qu'un vaisseau extraterrestre se mette en orbite de la Terre. Ceux qui sont dans ce vaisseau ne communiquent pas avec la terre, ils sont simplement présents au dessus de la Terre, jusqu'au jour où ils déclenchent des vagues meurtrières sur la planète. C'est dans cette ambiance de fin du monde que Cassie se pose des questions sur elle, sur le monde et sur l'humanité et lorsqu'elle va croiser d'autres personnes, ils vont alimenter ces questions. 

          J'ai adoré le premier tome, la façon dont l'auteur décrit les rapports humains et la société qui se détruit n'est pas belle mais juste. Les personnages sont vivants et complètement probables, leurs interactions sont bien décrites et j'ai adoré Cassie qui à la base est une adolescente lambda et un peu clichée qui se révèle complètement humaine dans toutes les dimensions de l'humanité : avec ses qualité, sa force mais aussi surtout ses défauts. Le récit est dur et n'hésite pas à devenir même très sombre et nous pousse à dire au revoir à certains personnages pour lesquels on peut ressentir de l'affection. 
        J'aime aussi la vision très totalitaire qui se dessine au bout d'un moment afin de se rendre compte comme le pouvoir de l’embrigadement peut être fort, notamment chez des enfants et qu'avec les bons mots il est possible faire croire absolument tout à quelqu'un. A ce niveau du récit, je n'ai pas pu m’empêcher de faire un parallèle avec le film la vague qui traite de ce sujet glaçant avec beaucoup de justesse.

       Concernant le tome 2, j'ai senti que le récit essoufflait légèrement, certes l'action est toujours présente et de nouveaux personnages sont développés, mais j'ai eu le sentiment que l'auteur ne sait pas dire au revoir à ses héros, et ça m'a dérangé. 

        Et le troisième tome fut très laborieux à terminer... J'ai eu le sentiment que plus rien n’avançait, pour deux pas fait, on reculait de cinq dans la compréhension de l'intrigue... Et surtout c'est la même chose, le même schéma que les tomes précédents et c'est lassant au bout d'un moment... 
       La fin est intéressante mais elle ne m'a pas convaincue... Nous avons traversé de nombreuses épreuves avec les héros pour que finalement peu de choses aient vraiment changées. La conclusion de l'histoire n'est ni triste ni joyeuse, la vie suit juste son cours...  Résumé de cette manière en fait, ça me plait bien, mais durant ma lecture ça m'a laissé complètement de marbre...

       Je suis un peu déçue car on m'en parle depuis plusieurs années comme étant un livre génial et qui vaut le détours. Alors je suis d'accord que l'imagination de l'auteur est cool, j'ai bien aimé sa manière d'écrire et les personnages qu'il a inventé ainsi que la façon de penser des extraterrestre. Sa manière de dépeindre l'humanité et ses réflexions, ce qui en fait quelque chose de complexe et de beau m'a plu. Mais malheureusement je crois que c'était peut être trop long et du coup j'ai fini par m'ennuyer à certains moments.

lundi 13 février 2017

La Maison de la Nuit de P.C Kast et Kristin Cast

          Cette série se compose de douze livres sortis en cinq ans. Elle propose de suivre Zoey Redbird une jeune fille qui vient d'être marquée en tant que vampire et doit rejoindre une école spécialisée qui a donnée son nom aux livres.


          Il s'agit encore une fois d'une histoire de vampire, mais que voulez-vous j'aime bien la bit-lit même si des éléments commencent à m'en éloigner progressivement. Et c'est que nous allons voir aujourd'hui.
         Pour une fois nous n'avons pas à faire à des vampires qui doivent lutter avec leur conscience selon leur agissements. En effet, ils n'ont pas à choisir au moment de leurs créations s'ils veulent devenir une espèce en marge des humains ou bien mourir. Ces vampires sont beaucoup plus spirituels puisqu'ils sont marqués par une déesse et font parti de son culte. 
          Le lien entre ces vampires et une sorte de religion est intéressant mais je ne trouve pas qu'il apporte une dimension particulière au livre, déjà car je trouve qu'on met du temps à s'en rendre compte au début et que finalement il sert juste à introduire des personnages et des capacités particulières chez certains. J'aurais aimé qu'à un moment ils se posent des questions et mettent en perspective cette obligation d'obéir à une déesse. J'ai eu le sentiment d'être une pratiquante d'un culte qui au bout d'un moment se rend compte qu'elle s'est laissée entraîner dans une secte mais que... oh bah pourquoi pas en fait, ils sont mignons après tout malgré les dérives qui existent. 
          J'ai commencé à les lire au moment de leur sortie il y a dix ans et j'étais donc beaucoup plus jeune, du coup lorsque j'ai voulu les relire l'année dernière afin de terminer la série et bien j'en ai été incapable, j'ai préféré lire un résumé bien spoilant des tomes déjà lus. Et la lecture de la fin fût laborieuse. En effet, j'ai trouvé l'écriture plate et très simpliste, il n y a pour moi aucune profondeur dans les réflexions des personnages et malheureusement ils ne sont pas assez attachants et l'histoire pas assez prenante pour me permettre de passer outre. J'ai pris l'habitude que dans des séries se publiant sur plusieurs années les héros évoluent et l'histoire devient plus complexe mais ce n'est ici malheureusement pas le cas... Pour moi ce qui croise le chemin des héros est juste un ensemble de complications ou de rebondissements, mais rien qui soit vraiment grave finalement. 
           Et cette impression de ne pas évoluer avec les personnages est notamment dû au fait que, dès le troisième ou quatrième tome, l'action d'un livre se déroule en quelques heures de ce fait les héros n'ont pas le temps de grandir en même temps que moi la lectrice. L'action se précipite et j'avoue que dans ces circonstances, lorsque je referme mon livre et ben je suis frustrée car j'ai consacré quelques heures de lectures à un récit qui n'avance pas... Et puis je ne me sens pas investie puisqu'à chaque fois je ne passe que quelques heures avec ces héros qui ne font que surmonter des épreuves de plus en plus dures mais pas intenses et dont je n'ai pas l'impression qu'ils retirent des enseignements...

           Je suis un peu triste de surtout ressortir des points négatifs de cette lecture car je trouve l'idée de ces vampires innovante même si je ne la trouve pas très bien exploitée. L'héroïne aussi est sympathique au début, notamment car elle change un peu de l'image qu'on se fait des personnage principale de ce genre de récit, notamment car elle n'est pas caucasienne. Malheureusement elle est quand même un peu clichée car elle reste jolie et populaire. Mais je veux bien reconnaître que je suis très pénible quant on en vient à la construction d'une héroïne cohérente et pas clichée. 

          En somme, je dirais que ces livres sont pas mal même si je leur reproche beaucoup de choses et que je ne compte pas les relire. Je vous en conseille la lecture si vous ne vous agacez pas aussi vite que moi pour les points que j'ai pu soulever. Ou alors si vous aimez ce type de littérature dont le public est plutôt les jeunes filles et les adolescentes, lancez-vous ! 

dimanche 12 février 2017

Alice aux pays des merveilles de Lewis Carroll

          Alice aux pays des merveilles est un classique de la littérature anglaise. C'est un livre destiné aux enfants mais avec plusieurs niveaux de lectures. Vu qu'il est pour un public jeune, je trouve qu'il peut être une bonne option pour s'initier à la lecture de livres en anglais, certes certains mots sont un peu désuets, mais les constructions de phrases ne sont pas horriblement compliquées.


          Je ne pense pas avoir besoin de vous représenter l'histoire de ce conte. Même si vous ne l'avez jamais lu, je pense quand même que l'histoire de cette petite fille qui tombe dans le terrier d'un lapin en retard vous dit quelque chose... Surtout qu'il existe des adaptations aussi bien en dessin animé qu'en film plus récemment. Je les adore car je trouve qu'elles représentent visuellement très bien l'idée loufoque que je me fais de l'univers du pays des merveilles.

        Ce livre est à mon sens un récit initiatique qui permet aux enfants d'avoir une première approche critique relativement peu déguisée de la société dans laquelle ils évoluent. Pour moi les enseignements à retenir de ce livre sont au nombre de trois. 
          La première consiste en une critique du système éducatif, ce n'est certes plus le même depuis les années 1860/1870 mais je la trouve toujours d'actualité. Puisque l'école continue à nous apprendre des choses par cœur sans vraiment nous proposer de réflexion critique à leurs sujets avant un certain temps dans le parcours classique. Pour moi, ce livre nous explique que c'est bien beau d'être gavé de savoir, mais que si on ne sait pas l'utiliser il ne sert à rien et qu'une fois sorti de sa zone de confort il est beaucoup plus simple de savoir réfléchir et mettre les choses en perspective que de connaître ses tables de multiplication par cœur. J'ai l'impression qu'on a largement trop tendance à sous-estimer les capacités de compréhension et de réflexion des enfants et que ce livre permet de le rappeler.
          Le deuxième est plus court et moins explicite selon moi, mais il a trait à l'adolescence et aux changements physiques qui s'effectuent à ce moment là qui sont à lier aux différences de tailles que doit subir Alice. Ces transformations successives chamboulent l'héroïne et vont l'amener à se questionner sur qui elle est et quelle est son identité. Des questionnements et des réalités qui se déroulent durant l'adolescence et qui ne sont, comme dans le livre, qu'un moment particulier et relativement court mais qui est crucial dans le développement d'une personne.
           Le troisième et dernier élément du récit est selon moi qu'il est important de se souvenir, surtout en tant qu'adultes, que les pays des rêves et de l'imaginaire ne sont pas nocifs et pas propres qu'aux enfants. A mon avis, ces mécanismes d'évasion sont un point important dans notre développement aussi bien enfants qu'adultes. Il ne sert à rien de rabrouer un enfant qui est dans son monde car s'il y est mieux que dans le monde actuel, c'est aussi un signe de confort et que c'est aux adultes de se remettre en question quant aux façon d'aborder cet enfant, et il en est de même pour une grande personne. Le pays des rêves permet de traiter les pensées et les idées qui nous parviennent tout au long des journées. Il est d'ailleurs possible de l'observer avec Alice qui sort de ce monde plus sage car elle a compris et appris des choses sur elle-même. 

         Cette chronique est relativement courte car ce livre se lit très vite et ce que j'en retire est assez limpide durant la lecture. Les enseignements se suffisent à eux mêmes et ne nécessitent pas de longues discussions à leur propos surtout que ceux-ci ont déjà été traités à de nombreuses reprises et beaucoup mieux. Si vous n'avez encore jamais lu ce livre ce n'est pas grave mais je le trouve intéressant car il offre une approche critique peu déguisée et en parler avec des enfants peut être très intéressant.

samedi 11 février 2017

12 corsets qui ont changé l'Histoire de Michel de Decker

          Aujourd'hui j'ai décidé de vous parler d'un livre de vulgarisation historique. L'auteur nous propose de changer de point de vue dans la manière de raconter l'Histoire, en effet en cours j'ai plus souvent étudié des figures masculines que des figures féminines. Et là pour une fois, nous partons à la rencontre de douze femmes qui ont marqué l'Histoire.


             Je pense que nous avons tous et toutes entendue parler de Cléopâtre et de Catherine la Grande qui sont les deux femmes historiques qui doivent être les plus connues avec Margaret Thatcher. Mais lorsque je me souviens de mes cours d'Histoire du collège et du lycée, je dois bien reconnaître que j'ai étudié plus d'hommes que de femmes alors que nous sommes aussi nombreuses sur terre, voire même un peu plus... 

          Ce livre nous présente donc douze femmes à travers leurs parcours et comment par des biais détournés elles ont influencé le cours de l'Histoire de l'antiquité jusqu'à la seconde guerre mondiale. Cléopâtre est présente mais d'autres femmes beaucoup moins connues sont également mises en lumière et parfois dépoussiérées. Malheureusement, le gros reproche que je pourrais faire à ce livre, c'est de présenter ces femmes surtout pour leur capacité à savoir se dénuder devant des hommes. Mais il ne faut pas oublier que jusqu'à des époques relativement récentes, un des rares moyens d'influence des femmes était la chair, et même si elles étaient ensuite diabolisées et dévalorisées (encore plus) à cause de ça, on leur a toujours répété que leur beauté était leur arme la plus précieuse...

      J'ai l'impression qu'on a tendance à être de plus en plus conscient de tout ce que les maîtresses royales ont pu faire accomplir, notamment avec les différents Henri et Louis qui se sont succédé en France, mais je pense qu'on ne se rend pas réellement compte de toutes ces femmes qui ont du agir dans l'ombre car leur sexe ne leur permettait pas autre chose. C'est ce qui m'a le plus plu dans ce livre, que certaines femmes peu, voire même pas connues soient mises en lumière et que leurs influences soient reconnues. J'ai aimé découvrir des personnes dont j'ignorais l'existence et comprendre en quoi leur participation a permis l'arrivée de certains événements dans l'Histoire européenne. 

         La construction du livre est très intéressante puisqu'elle classe les histoire dans l'ordre chronologique, du coup il est possible d'observer l'évolution du corset dans au fil des siècles. Ce cher corset qui a fini par rétrécir pour devenir l'ancêtre de nos soutiens-gorge actuels. Ce qui m'a amené une réflexion concernant l'emprisonnement des femmes dans les corsets autrefois mais que nous continuons à nous enfermer nous-même dans nos soutiens-gorge... Combien de femmes, une fois passer leurs portes le soir, enlèvent leur soutif en grognant de plaisir ?
           Attention, je ne souhaite pas ici faire un pamphlet pour le non-port du soutien-gorge, chacune fait comme elle le souhaite. Je voudrais juste que de temps en temps on se rappelle de se poser ce genre de question ayant trait aux normes sociales et à notre confort... Je voudrais aussi que de temps en temps, on se souvienne de ces femmes coincées dans leurs corsets qui ont contribué à l'émancipation des femmes dans leur temps, même si elles cherchaient souvent aussi leur propre liberté. Et je continuerais en vous demandant de ne pas vous oublier mesdames, de penser à vous aussi dans nos sociétés encore malheureusement très patriarcales. En France, nous avons relativement beaucoup de chance car malgré des soucis récurrents, nous sommes quand même relativement libres, et je ne voudrais pas que nous oublions que ce n'est tristement pas le cas partout et de ne pas oublier ces femmes qui portent encore beaucoup de corsets métaphoriques...

          Pour conclure, c'est un livre qui, je pense, peut intéresser tous les curieux d'anecdotes historiques. Il peut aussi permettre de faire découvrir l'Histoire à des personnes peut être moins passionnées car chaque récit est relativement court, non-académique et les personnages sont issues de différentes périodes. Et comme ma digression le prouve, je pense qu'il peut être sympa entre des mains adolescentes de mener à une discussion sur le sujet de la condition féminine dans le temps et encore aujourd'hui.

vendredi 10 février 2017

Pythagore je t'adore de Patrick Cauvin

          Il y a deux jours, j'écrivais à propos de mon amour inconditionnel et intemporel pour E=mc² mon amour de Patrick Cauvin. A la fin de cet article, je mentionne une suite dont j'ignorais l'existence... Je n'ai pas pu résister, j'ai acheté ce livre dans la foulée avec beaucoup d'appréhensions et une fois reçu il ne m'a pas fallu longtemps pour laisser ma lecture actuelle et mes inquiétudes de côté et plonger dedans.


          En fonction de ce que j'ai ressenti pendant ma lecture, je tendrais à vouloir diviser ma lecture en deux parties presque égales.
           Dans la première, j'ai vraiment retrouvé Lauren et Daniel comme je les avais quitté même s'ils ont désormais 15 ans. Je ne veux pas dire qu'ils sont les mêmes car ils ont grandis, c'est pour moi du même genre que dire à quelqu'un qu'on aime de ne pas changer : c'est impossible et frustrant pour les deux parts et c'est aussi nier des possibilités d’embellissement de la personne. Bref, ce que j'ai ressenti en retrouvant Daniel et Lauren était du même acabit que lorsqu'on retrouve des amis perdus de vue depuis quelques temps mais avec qui on se retrouve comme on s'était quitté. J'avais l’œil humide et le cœur palpitant ! A chaque fin de chapitre, ou bien à chaque fois que l'un deux faisait quelque chose, je ne pouvais pas m'empêcher de pousser un "oh Lauren" ou un "oh Daniel" dans un soupir à la fois attendri, ému et nostalgique. C'était beau, c'était doux, c'était chaud, c'était pur, c'était Patrick Cauvin et surtout, c'était une très belle suite digne de E=mc² mon amour. Je n'avais plus aucune retenue, j'avais confiance, j'étais dans le récit, j'étais heureuse de ne pas être déçue et arrivée à la moitié du livre, le point culminant émotionnel était atteint et je m'attendais à glisser dans un océan de bonheur et d'émoi. 
          Dans la seconde, j'ai commencé à péricliter pour finir par perdre l'âme du livre... Et je ne comprends pas pourquoi, car c'est à peine graduel, je l'ai presque senti d'un coup. Comme lorsqu'une fenêtre s'ouvre soudainement sous une poussée de vent glacial alors qu'on est pelotonné contre une cheminé et que le coup de froid qui vous saisi au milieu de la chaleur bienheureuse... Je ne comprends pas ce changement, le point culminant était atteint et d'un coup l'alchimie est perdue. Et malheureusement aussi bien celle du duo Lauren-Daniel que celle de la plume. D'une écriture douce et chaude, on passe à quelque chose de beaucoup plus impersonnel et fade. Alors certes, j'aime le fait qu'on les voit avec des projets qui leurs ressemblent, qu'ils continuent d'activer leur matière grise mais dans le processus je trouve que je les ai perdu eux. Du fait de leurs aptitudes mentales ils sont de base à part, mais je trouve qu'on arrivait à les capter et à se sentir proche d'eux mais là j'ai clairement senti une scission entre eux, les autres personnages et moi. Je ne me sentais pas proche d'eux car l'auteur ne m'a pas permis de l'être en préférant se focaliser sur d'autres personnages et leurs projets. Mais soyons honnête, ce n'était pas ça que je voulais lire, c'était eux dont j'avais envie, leurs pensées leurs émotions, ce qu'ils ressentent vis-à-vis de ces projets justement ! 

          Je dois avouer que je ne comprends pas ce fossé - que dis-je? - ce canyon entre ces deux parties. A tel point que j'ai presque l'impression qu'elles n'ont pas été écrites par la même personne, et que la dernière ce n'était pas Patrick Cauvin. Je n'ai pas retrouvé sa bienveillance, le traitement des sentiments n'était plus le même et les personnages sont tombés dans le banal et le classique socialement attendu. Alors oui, c'était traité avec douceur et gentillesse mais je n'ai pas aimé les obligations sociales qui étaient sous-entendues et que j'avais l'habitude de voir voler en éclat au profit du bien-être personnel. J'ai l'impression qu'en cours d'écriture il a perdu l'intérêt pour ses personnages, qu'au moment de l'apothéose il a senti que c'était la fin mais que c'était trop court pour en faire un livre et qu'il a dû broder...  Du coup, on se concentre sur d'autres personnages, tels que les parents de Lauren alors que ce n'est pas leur histoire que je voulais lire puisque pendant un tome et demi on nous fait bien comprendre qu'ils ne sont pas intéressants.
          Un autre point qui m'a attristé c'est que Julius soit complètement oublié dans ce livre, en effet, nous avons des nouvelles de presque tous les gens de E=mc² mon amour mais pas de lui. Pourtant il est important aussi bien pour eux que pour les lecteurs, bordel !

          La fin de ce livre les montre beaucoup trop comme les adultes qu'ils ne sont pas, malgré leurs aptitudes ils sont des adolescents... Ou plutôt, ils n'ont pas d'âge, c'est ça que j'aimais chez eux, ils sont matures et réfléchis mais en même temps, ils sont frais et imprévisibles, il sont intemporels ! L'auteur est tombé dans la facilité plutôt que de continuer à alimenter l'alchimie de l'histoire de Lauren et Daniel. Cette fameuse histoire dont je suis amoureuse, envers et contre tout.

          Patrick Cauvin, tu ne pourras jamais lire ses mots, mais ils ont besoin de sortir : tu m'as déçu. C'est la première fois, ce n'était jamais arrivé avant. Pourtant, je t'aime de tout mon cœur, comme j'ai toujours aimé tous tes personnages. Mais justement, je crois que j'attendais mieux, beaucoup mieux...

          Pour conclure cet article beaucoup trop long, je dirais que j'ai décidé de relire le début du livre et je m'arrêterai à la page 106. Je vais fermer le livre au moment que je juge le plus fort et le plus chargé d'émotions et j'oublierais la fin physique que je n'ai pas aimé. Je souhaite conserver le milieu du livre comme étant ma fin, celle que j'attendais, celle que j'ai trouvé merveilleuse, celle qui m'a écrasé le cœur, celle qui m'a fait rire, pleurer, glousser et soupirer à la fois.

jeudi 9 février 2017

Le monde de Narnia de Clive Staples Lewis

          Le monde de Narnia est composé de sept livres de longueurs variables. L'intégrale est assez imposante mais se lit relativement vite car l'histoire est prenante..



          Cette histoire propose de suivre le monde de Narnia dès ses premiers instants de vie lors de sa création par le chant du lion Aslan. Au commencement ce monde n'est peuplé que d'animaux parlants mais aussi de toutes les créatures fantastiques et mythologiques un jour imaginées par l'humain.
          L'univers est souvent comparé à celui du Seigneur des anneaux de Tolkien car ils reprennent le même bestiaire, mais pour moi la comparaison s'arrête là. En effet dans l'oeuvre de Tolkien il existe plusieurs races anthropoïdes ce qui n'est pas vraiment le cas à Narnia. Et les humains sont intégrés à Narnia à cause d'un enfant qui se retrouve là un peu par hasard et qui va permettre la suite des différentes aventures à Narnia. Et surtout, selon moi, le Seigneur des anneaux est pour un public adulte, j'ai essayé de le lire autour de 13 ans et autant dire que je l'ai vite reposé pour le reprendre vraiment à 15/16 ans tandis que Le monde de Narnia est plus pour les enfants. Les premiers tomes sont vraiment pour un public jeune qui va grandir au cours de la lecture des différents tomes.

          J'ai aimé la complexité de l'univers qui devient de plus en plus importante au fil des tomes car il grandit. Ce monde évolue de lui-même comme un organisme vivant qui est né d'une certaine manière mais qui va prendre son chemin propre pour devenir quelque chose puis changer à nouveau au cours de sa vie. Je trouve que c'est assez fidèle à la réalité d'un monde et que cela image très bien le fait que rien n'est fixe dans le temps, tout est voué à changer et rien n'est immuable.

          Ce récit m'a fait lire une critique de notre société humaine adulte. En effet, ils sont très souvent mal vus à Narnia et considérés comme des destructeurs, des méchants, des personnes qui même si elles étaient gentilles au début se sont avilies avec l'âge. Les adultes sont souvent critiqués car leurs préoccupations ne sont pas assez pures contrairement à l'altruisme presque spontané dont font preuve les enfants. Pour ma part, je ne suis pas d'accord avec ça, on a généralement tendance à penser que les enfants sont gentils et innocents, mais toutes les victimes de harcèlement scolaire pourront vous dire que ce n'est pas vrai. J'ai l'impression qu'on a tendance à ne pas s'en rendre compte en tant qu'adulte car les enfants sont remplis de questions et souvent protégés du monde extérieur assez violent, que leur monde est sécurisé, leur soucis semblent d'assez petite envergure (surtout quand on s'amuse à comparer à l'incomparable que sont nos soucis d'adultes), leur vie est assez cloisonnée et réduite entre l'école, le centre aéré, la maison et la maison des amis. Mais les enfants ne sont pas fondamentalement gentils, du moins pas tous, laissez des enfants seuls entre eux et vous verrez rapidement que certains deviennent des boucs émissaires tandis que d'autres vont prendre l'ascendant et s'amuser à candidement les persécuter.
        Mais cette candeur et cette gentillesse des enfants est un parti pris de l'auteur que je respecte et c'est un choix qui se comprend puisque les lecteurs sont plutôt des enfants et qu'avoir des héros de leur âge qui peuvent soulever des montagnes est quelque chose d'important dans leur développement.  Et surtout il est agréable de voir des figures enfantines diversifiées, notamment lorsque les enfants Pevensie (les héros les plus connus grâce aux films Walt Disney Pictures) arrivent à Narnia, de la douce et gentille Lucy à l'héroïque Peter en passant par le mesquin Edmund et la réfléchie Susan. J'ai aimé que les héros se renouvellent régulièrement au cours de l'histoire pour différentes raisons, cela m'a appris assez tôt a savoir dire au revoir a des personnages que j'apprécie pendant le récit.

        Le monde Narnia était pour moi la première immersion dans un univers fantastique complet, j'entends par là, pas seulement quelques éléments fantastiques dispersés dans notre univers actuel. La découverte et la transition avec des lectures plus enfantines a été assez douce car l'écriture est un peu naïve au début et assez manichéenne avec des méchants et des héros comme on retrouve classiquement dans les contes pour enfants actuels. Les intrigues se complexifient ensuite graduellement pour rencontrer des héros parfois moins gentils et héroïques et dans les derniers tomes, le lecteur ne sait plus vraiment qui croire et que penser de ceux qu'on pensait gentils au début. Je reste intentionnellement vague pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture à ceux qui ne connaissent pas.
        Je l'ai relu il y a quelques années et je pense que si je ne l'avais pas lu enfant, j'aurais eu plus de mal à me plonger dedans car il m'aurait manqué la petite touche de nostalgie qui m'a permis de passer outre les quelques éléments qui m'ont fait soupirer. Bien que cette histoire possède plusieurs niveaux de lectures, les premiers tomes restent très enfantins et ils sont parfois un peu bloquant et difficiles à apprécier à leur juste valeur en tant qu'adultes. A contrario le dernier tome est très fantastique et épique et je me suis rendue compte à la relecture que je n'avais pas compris tous ses enjeux lorsque je l'avais lu enfant. Maintenant j'en retiens que c'est une jolie fin loin de la naïveté des premiers tomes qui offre une belle conclusion à un univers de sept tomes et donc de nombreuses heures de lecture.


        Pour moi, ce livre est plutôt une lecture que je conseillerais à de grands enfants et des préadolescents. Ou bien si l'aventure vous tente en tant qu'adultes, je la verrais plutôt en lecture accompagnée avec des enfants afin d'avoir un encrage plus jeune dans le récit. A moins que votre tolérance au manichéisme et à l'agacement soit haute. Pour moi Le monde de Narnia est une lecture sympathique et qui est très bonne pour appréhender les univers fantastiques et les gros livres de manière douce puisque la lecture est facile et qu'il est plus difficile de se lasser lorsque les héros changent régulièrement.

mercredi 8 février 2017

E=mc² mon Amour de Patrick Cauvin

          Ce livre est une histoire d'amour écrite par mon auteur préféré en ce qui concerne les romances et les sentiments. Un auteur français, décédé depuis presque 7 ans, qui selon moi nous a livré les plus belles histoires sentimentales. Mêmes si maintenant les histoires peuvent paraître un peu désuètes, les messages restent intergénérationnels, positifs et bienveillants.



         Daniel est un jeune garçon de 11 ans surdoué, pendant les vacances d'été il part avec ses parents dans une ville thermale française surtout peuplée par des personnes âgées ou ayant des soucis intestinaux. Il va faire la rencontre de Lauren, une jeune fille de 11 ans et je vous le donne en mille également surdouée. Ces deux jeunes gens vont s'accrocher pour finalement tomber éperdument amoureux et vivre une grande histoire d'amour. Malheureusement, l'univers tente de les séparer alors qu'ils veulent juste être ensemble... Ils sont totalement différents dans leurs vies sociales et pourtant tellement semblables dans leur imaginaire.
            Daniel et Lauren représentent pour moi l'amour innocent, l'amour inconséquent, l'amour qui ne fait de mal à personne. Ils ne se rendent pas compte qu'à certains moments ils se mettent en danger car ils sont très jeunes.

        J'ai lu ce roman la première fois quand j'étais toute jeune, j'avais à peu près l'âge des personnages principaux et il m'a marqué au fer rouge. Je me souviens que le temps de la lecture, il m'a transporté et une fois fini il m'a laissé abandonnée tellement les sentiments soulevés sont puissants. Ça fait maintenant quinze ans et j'en garde un souvenir impressionnant d'émotion. Je ne suis jamais parvenue à me l'ôter de la tête et j'ai régulièrement besoin de le relire. Et dans ces moments, je finis toujours de la même manière que lors de la première lecture : en larme mais avec le cœur gonflé d'amour.

              Patrick Cauvin avait une plume douce, belle et apaisante pour traiter de sujet parfois durs et injustes. Il dépeint avec beaucoup de pudeur mais aussi à la fois de puissance les passions amoureuses qui peuvent arriver à l'adolescence ; lorsque l'amour est encore une première fois et que tous les rêves semblent possibles, lorsque le chemin ne semble pas barré d'embûches, ou bien que nous sommes suffisamment léger pour pouvoir les survoler.
             Ce livre a pour moi été ma première approche littéraire concernant le thème des sentiments amoureux et j'en suis heureuse car il est bienveillant. Comme dans tous les livres de cet auteur que j'ai pu lire, l'amour et les sentiments sont écrit de manière vraiment non-culpabilisante : quelque soit son physique, son âge, son soi, on peut trouver l'amour si c'est ce dont on a envie. Il y aura toujours une personne pour vous aimer, ne serait-ce que vous-même. Par exemple, Lauren et Daniel sont encore un peu des enfants, mais à aucun moment l'auteur les juge trop jeunes pour s'aimer, au contraire. J'ai l'impression qu'il nous dit "n'ai pas peur de tes sentiments, quoi qu'en dise les autres, si tu les ressens alors ils sont légitimes et revendique les". 
          Les personnages sont loin de ce qui me fait souvent grincer des dents dans les romances, Lauren n'est pas parfaite et Daniel n'est pas un tombeur. Ils ne se réfèrent pas aux codes sociaux pour vivre leur amour, au contraire, je les trouve très conscients du monde qui les entoure et de ses écueils. Ils ont beau être des enfants avec des obligations de leur âge comme obéir aux parents et aller à l'école, ils sont surdoués et appréhendent la société d'une manière très mature. Et c'est aussi une valeur ajoutée à ce livre puisqu'ils sont cohérents.

          En somme, si vous n'avez pas encore lu ce monument de la romance française, je vous le conseille à plus de 2000%, il est une bouffée de fraîcheur, de bonheur et d'amour. Et contrairement à beaucoup de romans de ce genre, il n'est pas adressé aux femmes mais à un public beaucoup plus large.



           En me renseignant pour écrire cet article, j'ai appris que Patrick Cauvin a écrit une suite des aventures de Lauren et Daniel presque vingt ans après la parution de E=mc² mon Amour. Je l'ignorais et la nouvelle m'a déclenché à la fois des frissons et des larmes pourtant je n'ai pas lu le résumé, le titre m'a suffit : Pythagore, je t'adore. J'ai à la fois follement envie de me jeter dessus et à la fois très peur de plusieurs choses comme la déception, la nostalgie et la curiosité.

mardi 7 février 2017

L'épreuve de James Dashner

          L'épreuve est une trilogie dystopique dans laquelle nous nous réveillons avec Thomas dans une boite qui semble en mouvement et dans laquelle se trouve des caisses de fournitures.


          Thomas est un adolescent, et la seule chose dont il se souvient à son réveil est de son prénom. La boite dans laquelle il se trouve est en réalité un monte-charge qui le livre au milieu d'un camp rempli de garçons de différents âges. Ce camp est clos par de hauts murs et ouvert vers un extérieur par quatre grandes portes qui se ferment à la nuit tombée. Elles sont la garantie de leur survie puisqu'au delà des portes se trouve un labyrinthe dans lequel rodent des créatures mortelles qui éliminent tous ceux qu'elles croisent.


       La première chose qui se comprend, c'est que le camp n'est pas un endroit sûr et qu'ils doivent partir, mais comment sortir d'un espace qui semble clos et qui s'amuse à changer régulièrement de configuration ?
     Ces romans nous entraînent dans une aventure composée d’énigmes, d'impasses et de faux-semblants.

       L'histoire est sympathique et commence bien, j'ai particulièrement aimé le tome 1 car les huis clos m'ont toujours attirés et que la fin laissait présager quelque chose de grand et d'haletant. Les personnages sont géniaux et ont tous au moins un petit truc pour lequel on peut les apprécier. Même le héros qui est une tête à claque est intéressant et propose des situations parfois inattendues, notamment grâce à son amnésie et son rôle dans ce labyrinthe.

      Le tome 2 m'a laissé un peu circonspecte, il est intéressant car il développe un tout autre pan de l'intrigue mais je n'ai pas aimé la fin. J'avais l'impression de voir en boucle la fin d'une cassette enrayée (Et oui, je suis encore de la génération qui a connu les VHS). Pourtant ce tome introduit de nouveaux personnages passionnants et montre une réelle évolution dans le psychisme des personnages face aux différentes révélations qui ponctuent ce livre.

     Et pour le troisième livre, j'étais relativement refroidie par la fin du précédant et malgré un petit réchauffement printanier en milieu de tome, un froid polaire s'est abattu sur ma lecture lors de la conclusion...
      Pour commencer nous sommes dans une dystopie et malheureusement, le schéma récurrent dont j'ai déjà parlé se retrouve vraiment dans ce livre : des héros qui se rebellent et vont se battre contre les méchants au pouvoir et se rallier à l'ennemi, pour finalement se rendre compte que ceux qu'ils ont aidé et qui sont censés être gentils ne valent pas mieux que ceux dont ils viennent de prendre la place. C'est un résumé grossier qui ne dévoile rien de l'intrigue car heureusement elle est quand même un tout petit peu plus alambiquée. Mais j'ai quand même senti ce schéma et pour le coup, cela m'a gêné...
       Ensuite, j'aime lorsque les livres mélangent les genres, mais lorsque c'est fait et assumé dès le départ. Pour moi la fin s’affranchit complètement de la dystopie pour tomber dans un mélange de fantastique et de spirituel. Je n'ai pas compris d'où cet embrouillamini sortait et pourquoi il arrivait comme ça sans prévenir. De la même manière, j'apprécie les fins ouvertes car elles permettent beaucoup de liberté d'imagination au lecteur. Mais cette fin est presque trop ouverte et vu qu'elle sort de nul part, et bien je crois que je suis passée complètement à côté du message de l'auteur...
         Je trouve ça dommage car j'ai finalement fermé le livre, après plusieurs lectures de la fin, en me disant "Ah... Bon bah... Mouais... Bof". J'aurais préféré que l'intrigue du premier tome se suffise à elle-même puisque je trouve que c'est la partie la plus intéressante de cette trilogie et que la suite se perd un peu.


         Concernant les films, malgré tous les défauts et les raccourcis qu'on peut leur reprocher,je les ai bien aimé. Encore une fois, j'ai préféré le premier car il pourrait presque se suffire à lui-même avec une ambiance vraiment prenante. Le deuxième est pour moi complètement brouillon et je n'ai pas vraiment accroché à l'intrigue... L'autre raison qui m'a fait aimer les films réside dans les choix des acteurs. Les directeurs du castings ont vraiment eu une bonne idée en prenant de jeunes acteurs déjà connus, en plus d'être canons. En effet, ils étaient déjà tous apparus dans au moins une série ayant un public adolescent et jeune adulte. De ce fait, les têtes étaient déjà connues et appréciées pour la plupart, et je ne pense pas être la seule à regarder un film en me fiant aux têtes d'affiche car je connais déjà le jeu d'acteur, surtout si je l'apprécie.

lundi 6 février 2017

Kaleb de Myra Eljundir

Kaleb est une trilogie plutôt originale puisqu’elle suit un « méchant ». Alors oui il y a quelques jours je me déclarais team gentil garçon et là je vous parle d’un livre sur un bad boy…


Contrairement à 99% des romans, le personnage principal de celui-ci n’est pas gentil et pire que ça il n’essaye pas de l’être. Kaleb est méchant, il aime ça et il l’assume.

Kaleb est un jeune homme de 19 ans qui est ce qu’on peut appeler un mauvais garçon : bagarreur, colérique et manipulateur. Un jour, il se découvre des pouvoir d’empathie et à partir de là une lutte avec lui-même pour savoir quoi faire de ses pouvoirs, le bien ou le mal. Et comme l’indique le sous-titre, c’est si bon d’être méchant pour lui, pourquoi devrait-il aller contre ce qui lui plait ? L’histoire nous emmène dans un tourbillon complotique et mystique qui part de France pour aller jusqu’en Islande et c’est rondement bien ficelé.

Clairement, il est LE bad boy qui a tendance à me faire grincer des dents dans les autres livres. Il est beau, mystérieux, sexy tout en le sachant, et surtout il a tendance à mépriser la gente féminine. J’avoue que pour moi c’est loin d’être un bon combo de départ mais finalement je me suis laissée prendre au jeu et j’ai même aimé comprendre ce qui se cache dans la tête de ce vilain garçon. Pour une fois qu’on a des clés pour le comprendre, c’est assez agréable. En dehors du fait d’être un méchant il n’est pas défini que par ça, il est aussi extrêmement curieux, avec une volonté de fer, ainsi qu’une détermination incroyable.

J’ai aimé dans ce livre que le héros fasse ce dont il a envie, ce qui lui fait plaisir même si cela ne rentre pas dans ce que la société définie de bien. Que Kaleb ne fasse pas le bien et ne cherche pas à le faire en particulier, pour lui son but est plus important que le bien immédiat. Mais malgré tout le mal qui est en lui et qu’il exsude, j’ai aussi aimé les nuances du personnage puisqu’il reste malgré tout humain et surtout il a été élevé dans la même éducation que nous, c’est-à-dire qu’elle tend à le faire culpabiliser, à avoir des remords et avoir conscience que ses actes ne sont pas bien.
Par contre j’ai trouvé dommage qu’à côté de la nuance des personnages, le roman soit basé une dichotomie aussi tranchée entre le bien et le mal. Il n’y a pas de zone grise possible lorsque l’on a des pouvoirs comme Kaleb. Il doit faire un choix entre ces deux extrêmes, choix qui est dicté par sa nature comme une sorte de prédestination par rapport à son caractère et je ne suis pas d’accord avec ça. Pour moi quelqu’un n’est pas méchant ou bon de nature, rien dans nos gênes ne nous prédétermine avant la naissance à la manière dont nous allons conduire notre vie. Contrairement à ce que Paul Broca cherchait, nous n’avons pas de « bosse du crime » dans notre cerveau qui nous oblige à faire du mal, pour moi ce sont des ensembles de choix qui nous permettent de devenir ce que nous sommes. A mon sens, ce livre nous montre que nous avons des choix relativement limités concernant l’orientation de notre vie et qu’une fois que nous avons choisi une voie nous ne pouvons pas revenir en arrière et je ne suis pas d’accord avec ça. Je suis convaincue qu’il est possible de changer si nous le souhaitons et je ne suis pas d’accord avec cette vision déterministe de la vie d’un individu.
Et malgré ce point de vue pendant deux tomes et demi, la fin nous annonce le contraire, que le mal peut servir le bien. Je suis d’accord avec ça mais je ne trouve pas que cette affirmation concorde avec le reste du discours de l’auteur… J’ai l’impression qu’en se relisant l’autrice a réalisé que son livre est trop manichéen et ne reflète pas totalement ce qu’il pense et qu’il a donc fait une queue de poisson à son propre discours.
Ensuite je ne veux rien révéler de l’intrigue et encore moins de la fin mais je l’ai trouvée capilotractée et… Même dans un univers fantastique, je… Non… Je ne suis pas d’accord. Ok, c’est fantastique, mais il y a quand même des règles surtout lorsque le fantastique prend pied dans notre univers. Je suis désolée mais il y  a des lois ne serait-ce que de physique basique à respecter si le récit ne les réfute pas dès la mise en place de l’univers.


En somme cette lecture fût en demi-teinte puisque j’ai adoré beaucoup de moments mais qu’elle m’aura aussi exaspérée, notamment sur la fin. Pour autant, la lecture est sympathique et l’imagination de l’auteur est innovante puisqu’il est rare de pouvoir se plonger dans les pensées d’un méchant et même de pouvoir s’attacher à lui.

dimanche 5 février 2017

Lestat le Vampire d'Anne Rice

Ce livre est le deuxième tome de la saga Chronique des Vampires, dont le premier volume est Entretien avec un Vampire. J’ai lu le livre et vu le film il y a quelques années et comme j’ai un assez bon souvenir du film, je n’ai pas relu ce premier tome. J’ai choisi de chroniquer chaque livre indépendamment car la série n’a pas besoin d’être lue dans l’ordre et je trouve que chaque livre peut se suffire à lui-même. De plus j’ai beaucoup de choses à dire donc les compiler aurait donné un article bien trop long…


Lestat est le personnage principal de ce tome dont il est le narrateur. Nous le retrouvons lorsqu’il se réveille dans les années 1980 aux Etats-Unis après plusieurs années d’enfouissement dans la terre. Ce sont les ondes rock et hard rock de l’époque qui l’incitent à sortir de sa tanière et à se joindre à un groupe de jeunes rockeurs qui font le lien entre son nom et celui du vampire nommé par Louis dans Entretien avec un Vampire.

Le récit se divise en deux parties, avec la première bien plus longue que la seconde. Cette dernière est d’ailleurs selon moi plus assimilable à un long épilogue que réellement une partie à part entière.
Dans la partie la plus longue Lestat nous retranscrit l’autobiographie qui accompagne la sortie de l’album de musique révélant la présence des vampires sur terre et leur demandant de se rassembler. Il nous livre donc son histoire du moment où il était encore un jeune noble de la province française avant la révolution française jusqu’au moment où il décide de s’enfouir dans les années 1930. Ce récit est le moment de nous livrer toutes ses découvertes concernant les vampires, leurs cultes, leurs créations et leurs fardeaux.

Je connaissais déjà la plume de l’autrice et je dois dire qu’elle est toujours aussi agréable, et il est possible d’observer une évolution du style durant du récit, comme si Lestat évoluait dans sa manière de transcrire le récit à mesure que les siècles défilent dans sa vie.
J’ai un souvenir un peu erroné du premier livre mais je me souviens très bien du film et je dois dire qu’il est sulfureux, ambiance que j’ai beaucoup moins retrouvée dans ce tome. Pour moi Lestat est amour aussi bien envers lui-même, que ses créations, les humains ou les vampires. Mais un amour quelque peu désabusé et beaucoup plus mental que physique. Ce qui pour moi n’était pas montré dans le film, mais je suis consciente que les producteurs ont largement tendance à grossir le trait sur le sexe afin de vendre et de rendre un film sexy (surtout lorsqu’on a Brad Pitt et Tom Cruise en personnages principaux). Cela ne m’a pas dérangé et j’ai aimé découvrir Lestat sous un nouveau jour avec toute la complexité d’une personne existant. En plus de beaucoup de profondeur dans la personnalité comme on peut l’attendre de la part de quelqu’un ayant vu beaucoup d’endroits dans le monde mais aussi plusieurs bouleversements historiques qui ont induits des retournements sociaux.

Loin des vampires édulcorés que nous avons depuis quelques années dans les librairies, ceux-ci sont durs, violents, savourent la peur humaine et sont conscients de leur force et de leur pouvoir sur l’humanité. Ils ne brillent pas au soleil mais brûlent à son contact. Les romans d’Anne Rice ne sont pas jeunes et sont donc bien plus proches de l’image originelle terrifiante et romantique que le vampire inspire. Je parle ici du romantisme de la manière dont le XIXème siècle l’a conçu : noir, envoûtant, dangereux.

J’ai lu dans ce livre une passion pour l’Histoire et les mythes, la nécessité d'être conscient de l’histoire de nos sociétés et de comment elles se sont construites afin de tirer des enseignements du passé, mais également une confiance dans le futur. En effet les vampires sont immortels et malgré la nostalgie du passé qui est présente chez certains, Lestat a une foi incroyable dans l’humanité et ce qu’elle est capable de faire. Car la question se pose à certains moments de changements sociaux : « A quoi bon continuer quand tout ce que l’on connait s’effondre ? » Et la réponse que j’en ai tirée est la réinvention. Quoi qu’il arrive, l’humanité continue et s’il y a bien une chose que l’histoire nous apprend c’est que malgré les horreurs que certains ont pu perpétrer du bien en est né. Il a d’abord émergé par îlots isolés qui ont fini par s’étendre et devenir globaux. C’est pourquoi ce livre me parait très actuel, bien qu’il se déroule dans le passé, et m’a offert une bouffée d’espoir. Car malgré tout ce qui arrive dans le monde actuellement et bien l’Histoire me permet de me souvenir que certains actuellement seuls et isolés pourront développer un nouveau bien qui permettra de passer par-dessus les soucis actuels et qu'il suffit de les guetter. En effet s'il y a bien une chose pour laquelle l’espèce humaine est très forte c’est d’évoluer constamment (aussi bien physiquement par micro adaptation que socialement).


Pour finir, malgré le côté fantastique de ce livre, il offre selon moi de nombreuses réflexions sociales et sociétales. Lestat est un personnage très agréable à suivre : il est charismatique, torturé, charmeur et têtu. Et j’ai hâte de le retrouver dans la suite de ses aventures, surtout s’il continue à m’interpeller et me questionner de cette manière.

samedi 4 février 2017

Animale de Victor Dixen

Ce roman est une réécriture de conte par l’auteur de la saga Phobos que j’ai tant aimé en janvier. Il existe un deuxième tome que je n’ai pas encore lu mais je trouve que le livre se suffit à lui-même.


Blonde a 17 ans, elle a vécu pratiquement toute sa vie au couvent. Elle est jolie, pure, indolente et possède de magnifiques boucles blondes qui lui ont données son nom.

Depuis très jeune, les sœurs la tiennent à l’ombre, sous des plaids avec des lunettes teintées car elles estiment qu’elle a une santé fragile. Un jour un notaire vient la voir à la fenêtre de sa cellule pour lui remettre une chemise contenant d’étranges documents qu’il estime reliés à sa vie. Il s’agit, notamment, de la déposition de police d’une jeune fille s’étant perdue dans les bois une vingtaine d’année auparavant et recueillie par deux hommes très particuliers.
Blonde rejette d’abord ces documents puis s’en passionne jusqu’au jour où sa vie commence à changer et qu’elle s’enfuie à la recherche de ses origines.

J’ai aimé ce roman tout d’abord pour la plume de l’auteur que j’adore. Nous sommes loin de l’espace et de la dystopie mais je trouve l’écriture toujours aussi riche et puissante. Loin de la mise en scène contemporaine de la télé réalité, l’écrivain nous projette au cœur du début du XIXème siècle : le vocabulaire et le style s’adapte à l’époque du récit et permet une imprégnation complète à l’atmosphère.

Les personnages sont charismatiques et l’auteur ne livre que le minimum d’informations nécessaires pour s’attacher à eux ou bien au contraire pour ressentir une profonde aversion à leur sujet. Blonde a beau se laisser balloter au début du roman, elle est une jeune femme qui se révèle forte au court du récit aussi bien à ses propres yeux qu’à ceux des autres. J’ai aimé qu’elle soit replacée dans le contexte des années 1830 où il était mal vu pour une femme de vouloir être indépendante et faire ses propres choix. Malgré ces conditions, elle cherche pourtant sa liberté ainsi qu’à savoir qui elle est et d’où elle vient.

Loin de la naïveté du conte d’origine, ce récit est puissant, torturé et met en exergue la violence qui peut habiter chacun de nous. En plus de la malédiction qui frappe certains protagonistes de l’histoire, chaque personne du récit a un caractère qui s’exprime de manière différente. Comme dans la vie courante, certains seront calmes, d’autre placides, certains encore des sanguins qui s’énervent pour un rien et se calment tout aussi vite tandis que d’autres vont ruminer indéfiniment. Quelle que soit notre nature, nous pouvons avoir des personnes qui nous aiment pour qui nous sommes et qui s’adapterons à notre caractère tout comme nous nous adapterons aux leurs. Ce livre m’a rappelé aussi que malgré la nature de base de notre caractère, nous pouvons changer, nous pouvons modifier nos façons d’être mais que le faire pour les autres n’est pas sain. Il faut le faire pour nous sinon nous ne tiendrons pas, de plus les personnes qui souhaitent un changement ne nous aiment peut être pas inconditionnellement ; ceux ou celles qui voudront nous aimer toute notre vie le feront quel que soit nos convictions ou bien notre physique : brun-e-s, blond-e-s, imberbes, poilu-e-s, calmes, excité-e-s. J’ai le sentiment que ce livre nous rappelle que nous ne sommes pas un corps et un esprit cohabitant l’un avec l’autre mais un tout à prendre ensemble sans dissociation.

En lien avec ceci, j’ai encore lu dans ce livre de Victor Dixen beaucoup de tolérance vis-à-vis de l’autre, de son corps, de sa vie, de ses choix (ou de son absence de choix) mise en opposition avec des mentalités beaucoup plus fermées. Il faut, selon moi, faire le parallèle avec notre société actuelle puisque nous tendons à vouloir des esprits ouverts quant aux mœurs et les choix de vie de chacun mais parfois nous nous heurtons violemment aux convictions de certains qui diffèrent radicalement. Je pense ici à toutes ces problématiques autour de l’homosexualité et de la manif pour tous. Ces questionnements ne sont pas ceux du livre, mais je n’ai pas pu m’empêcher de faire ce lien durant ma lecture.


Ce livre est pour moi un petit bijou qui se révèle bien plus sombre et noir qu’il ne le laisse présager. De manière générale, j’aime énormément les réécritures de contes pour dépasser justement le côté parfois enfantin des œuvres actuelles (je ne parle pas ici de Perrault qui est loin d’être édulcoré dans ses versions originales). L’univers est prenant, il a du mal à se laisser poser et il continue à tourner même lorsque le livre est fermé.