dimanche 5 février 2017

Lestat le Vampire d'Anne Rice

Ce livre est le deuxième tome de la saga Chronique des Vampires, dont le premier volume est Entretien avec un Vampire. J’ai lu le livre et vu le film il y a quelques années et comme j’ai un assez bon souvenir du film, je n’ai pas relu ce premier tome. J’ai choisi de chroniquer chaque livre indépendamment car la série n’a pas besoin d’être lue dans l’ordre et je trouve que chaque livre peut se suffire à lui-même. De plus j’ai beaucoup de choses à dire donc les compiler aurait donné un article bien trop long…


Lestat est le personnage principal de ce tome dont il est le narrateur. Nous le retrouvons lorsqu’il se réveille dans les années 1980 aux Etats-Unis après plusieurs années d’enfouissement dans la terre. Ce sont les ondes rock et hard rock de l’époque qui l’incitent à sortir de sa tanière et à se joindre à un groupe de jeunes rockeurs qui font le lien entre son nom et celui du vampire nommé par Louis dans Entretien avec un Vampire.

Le récit se divise en deux parties, avec la première bien plus longue que la seconde. Cette dernière est d’ailleurs selon moi plus assimilable à un long épilogue que réellement une partie à part entière.
Dans la partie la plus longue Lestat nous retranscrit l’autobiographie qui accompagne la sortie de l’album de musique révélant la présence des vampires sur terre et leur demandant de se rassembler. Il nous livre donc son histoire du moment où il était encore un jeune noble de la province française avant la révolution française jusqu’au moment où il décide de s’enfouir dans les années 1930. Ce récit est le moment de nous livrer toutes ses découvertes concernant les vampires, leurs cultes, leurs créations et leurs fardeaux.

Je connaissais déjà la plume de l’autrice et je dois dire qu’elle est toujours aussi agréable, et il est possible d’observer une évolution du style durant du récit, comme si Lestat évoluait dans sa manière de transcrire le récit à mesure que les siècles défilent dans sa vie.
J’ai un souvenir un peu erroné du premier livre mais je me souviens très bien du film et je dois dire qu’il est sulfureux, ambiance que j’ai beaucoup moins retrouvée dans ce tome. Pour moi Lestat est amour aussi bien envers lui-même, que ses créations, les humains ou les vampires. Mais un amour quelque peu désabusé et beaucoup plus mental que physique. Ce qui pour moi n’était pas montré dans le film, mais je suis consciente que les producteurs ont largement tendance à grossir le trait sur le sexe afin de vendre et de rendre un film sexy (surtout lorsqu’on a Brad Pitt et Tom Cruise en personnages principaux). Cela ne m’a pas dérangé et j’ai aimé découvrir Lestat sous un nouveau jour avec toute la complexité d’une personne existant. En plus de beaucoup de profondeur dans la personnalité comme on peut l’attendre de la part de quelqu’un ayant vu beaucoup d’endroits dans le monde mais aussi plusieurs bouleversements historiques qui ont induits des retournements sociaux.

Loin des vampires édulcorés que nous avons depuis quelques années dans les librairies, ceux-ci sont durs, violents, savourent la peur humaine et sont conscients de leur force et de leur pouvoir sur l’humanité. Ils ne brillent pas au soleil mais brûlent à son contact. Les romans d’Anne Rice ne sont pas jeunes et sont donc bien plus proches de l’image originelle terrifiante et romantique que le vampire inspire. Je parle ici du romantisme de la manière dont le XIXème siècle l’a conçu : noir, envoûtant, dangereux.

J’ai lu dans ce livre une passion pour l’Histoire et les mythes, la nécessité d'être conscient de l’histoire de nos sociétés et de comment elles se sont construites afin de tirer des enseignements du passé, mais également une confiance dans le futur. En effet les vampires sont immortels et malgré la nostalgie du passé qui est présente chez certains, Lestat a une foi incroyable dans l’humanité et ce qu’elle est capable de faire. Car la question se pose à certains moments de changements sociaux : « A quoi bon continuer quand tout ce que l’on connait s’effondre ? » Et la réponse que j’en ai tirée est la réinvention. Quoi qu’il arrive, l’humanité continue et s’il y a bien une chose que l’histoire nous apprend c’est que malgré les horreurs que certains ont pu perpétrer du bien en est né. Il a d’abord émergé par îlots isolés qui ont fini par s’étendre et devenir globaux. C’est pourquoi ce livre me parait très actuel, bien qu’il se déroule dans le passé, et m’a offert une bouffée d’espoir. Car malgré tout ce qui arrive dans le monde actuellement et bien l’Histoire me permet de me souvenir que certains actuellement seuls et isolés pourront développer un nouveau bien qui permettra de passer par-dessus les soucis actuels et qu'il suffit de les guetter. En effet s'il y a bien une chose pour laquelle l’espèce humaine est très forte c’est d’évoluer constamment (aussi bien physiquement par micro adaptation que socialement).


Pour finir, malgré le côté fantastique de ce livre, il offre selon moi de nombreuses réflexions sociales et sociétales. Lestat est un personnage très agréable à suivre : il est charismatique, torturé, charmeur et têtu. Et j’ai hâte de le retrouver dans la suite de ses aventures, surtout s’il continue à m’interpeller et me questionner de cette manière.

2 commentaires:

  1. Je n'ai pas lu "Lestat le vampire, par contre "Le violon" d'Anne Rice est celui que j'ai préféré. "Taltos", "Le lien maléfique" sont passionnant également. Un peu moins pour "La Momie", trop surréaliste ! Mais c'est un auteur dont j'aime tout particulièrement le style d'écriture et de narration.
    Natacha TIBI (membre du groupe "les mordus de lecture".

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    1. J'ai à peu près toutes la bibliographie d'Anne Rice dans ma PAL. J'attends juste le bon moment. Mais je prends note du violon ! merci =)
      Oui l'autrice à un style d'écriture que j'adore aussi, et si tu aimes sa plume, pourquoi ne pas te laisser tenter par Lestat ? =)

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